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OR BERRI III. [1587] *45
« exemplaire, si bonne que les séditieux comme vous y • « puissent prendre exemple pour se contenir en leur de-« voir. » Elle étoit lors nécessaire, l'audace de ces gens croissant par la patience du Roy ; mais il en demeuroit là, habens quidem animum, sed non satis animi.
Sur la fin de ce mois, les Allemands et Suisses re-tournans ea leur pays, après que les François qui leur avoient été donnés pour escorte les eurent laissés sur les frontieres de France, furent, contre la foi promise, devers la Bresse, chargez en queue par le marquis Du Pont (>), et sur les confins de Savoye par ie duc de Guyse, et cruellement battus. Et avoit Chicot raison de dire : cc U n'y a pas d'allouette de Beausse qui n'ait « coûté aux huguenots un reistre armé à cheval. »
En ce même tems vinrent à Paris les nouvelles de la mort du capitaine Sacremore (->), tué à Dijon par le duc de Mayenne son bon maistre, à cause de quelques fâcheux propos que ledit Sacremore avoit tenus audit duc touchant le mariage d'entre ledit Sacremore et mademoiselle de Villars, fille aisnée de madame du Mayne, qu'il étoit eu propos de marier à un autre, et que Sacremore maintenoit lui avoir été promise par le duc de Mayenne et sa femme; et bien davantage, ladite fille s'estre obligée par un plus fort lien de l'épouser. [ Sur quoy ledit duc le tua. ]
Sur la fin de cet an, le Roy fut averti, par une dame que je connois, que le duc de Guyse avoit fait le
CO Le marquis Du Pont : Le marquis de Pont-a-Mousson. Il derin. duc de Lorraine en 1608. —(*) Le capitaine Sacremore: Ce capitaine se nommoit Charles de Birague, et étoit bâtard de cette maison. La fille aînée de la duchesse de Mayenne, qu'il soutenoit lui avoir été promise, s'appeloit Madeleine Desprez, et fut depuis mariée à Rostan de La Baume, comte de La Suze.
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